Barack Obama : le candidat Tefal

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De façon surprenante, le candidat démocrate a su éviter toutes les menaces qui le guettaient après sa désignation à Denver.

Une fois désigné par les démocrates, la première menace pour Barack Obama consistait à transformer un désir de candidature qui avait pris naissance dans le collège de militants d'un parti progressiste en désir d'élection y compris au sein d'une Amérique profonde parfois très conservatrice.

Tel était le principal nouveau défi pour la dernière ligne droite de la campagne Obama.

Dans certains Etats, le vote Obama devrait en effet troubler la composition ethnique de l'électorat pour assurer la victoire.

Pendant les primaires démocrates, cette donnée a déjà parfois impacté le vote. Que dire quand cette donnée allait intervenir dans un électorat républicain ou indécis ?

Même en 2008, cette composition ethnique va compter. La population ouvrière blanche demeure sensible à cette donnée, ce qui a expliqué les victoires d'Hillary Clinton dans l'Ohio ou en Virginie occidentale notamment lors des primaires démocrates.

En réalité, Obama était désormais confronté à trois défis considérables :
• faire oublier sa couleur de peau pour séduire les blancs et les hispaniques,
• avoir un style plus "cheap" pour décoller l'image élitiste qui lui colle progressivement beaucoup à la peau,
• pacifier son parti pour rassembler ses premiers atouts.

C'était un réel nouveau positionnement qui l'attend.

Aussitôt l'investiture acquise, il s'est attelé à cette nouvelle tâche. Le candidat démocrate a passé deux messages prioritaires. L'un à destination d'Hillary Clinton pour pacifier et rassembler le parti. Il a eu une formule particulièrement imaginative "je suis un meilleur candidat grâce à ce qu'elle a accompli et elle mérite notre gratitude et notre respect".

Féliciter ainsi Hillary Clinton d'avoir "construit" Obama et laisser donc sous-entendre que la victoire d'Obama serait aussi celle de Clinton, il fallait certes y penser mais encore plus oser le dire...

Seconde étape, montrer à l'opinion que le candidat démocrate n'aurait pas le complexe de l'international. C'est donc un hommage au commandant des forces américaines qui a été le second message suivi par une tournée internationale qui a été un grand succès.

Cette méthode des actes symboliques est simple. Mais elle demeure toujours redoutablement efficace quand elle est appliquée avec un tel professionnalisme.

C'est ce professionnalisme qui a permis d'éviter les principales menances et de se présenter aussi performant pour le dernier sprint.

  • Publié le 23 octobre 2008

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