Barack Obama et la nouvelle morale publique

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Barack Obama saisit l'affaire Blagojevich pour prendre ses marques en matière de "nouvelle morale publique".

L'affaire Blagojevich est très instructive à maints égards.

Tout d'abord, par la sévérité implacable entourant les suites données aux écoutes téléphoniques, elle montre la volonté des démocrates d'assainir le milieu politique démocrate de Chicago.

Dès la campagne présidentielle des années 60, Chicago sentait le souffre : corruption, violence …

Les accusations portées contre Blagojevich qui aurait cherché à monnayer le poste de Sénateur laissé vacant par Barack Obama ont ajouté " l'impensable ".

La décision de Burris par Blagojevich a surajouté car Burris, âgé de 71 ans, est loin d'être un néophyte en politique. Il a été Ministre de la Justice de l'Illinois et déjà éclaboussé par divers scandales. Ainsi, il avait été accusé d'avoir attribué des contrats lucratifs à de donateurs politiques.

Il aurait même donné plus de 127 000 dollars à Blagojevich depuis que celui-ci a été élu à la tête de l'Illinois ...

Avec un Président issu de cette géographie, tout ce contexte n'est plus acceptable.


Ensuite, la défaite face à Bush junior en 2000 a été perçue comme l'impact des scandales des années Clinton. Le parti démocrate se veut exemplaire et montrer sa volonté d'une " Présidence morale ".


Enfin et surtout, le Parti Républicain a payé le prix cher en 2006 de son incapacité à réformer les moeurs politiques de la capitale fédérale. Or, le parti démocrate ne veut pas que les élections de 2010 portent un avertissement comparable mais désormais à son endroit.

Par conséquent, le Gouverneur de l'Illinois et son candidat désigné Roland Burris, ne peuvent compter sur aucune compréhension possible.

Les leaders démocrates ont refusé que Roland Burris puisse prêter serment lors de la séance inaugurale du 111ème Congrès parce qu'il a été désigné par Blagojevich …

Quant à Blagojevich, il a fait l'objet d'un vote de destitution rendu par la Chambre des Représentants de l'Illinois par 114 voix contre 1 !

C'est donc une situation "originale" qui est vécue par cet Etat.

Une situation qui montre aussi les limites dans la procédure de désignation évitant des partielles.

C'est même ce principe de désignation qui pourrait être remis en question en évoluant désormais vers des partielles.

Le refus de partielles permettait au Sénat de ne pas être confronté à des problèmes dans son installation alors que le processus électoral est long et que, dans l'hypothèse de majorités serrées, l'organisation de partielles pourrait paralyser cette Assemblée.

Cette rigueur traduit l'analyse des démocrates sur leurs enjeux prioritaires.

Ces enjeux sont au nombre de 4 :
* répondre à la crise économique en relançant la consommation, donc l'activité, donc la création d'emplois,
* positiver l'image internationale des Etats-Unis sans que les marques extérieures de relations publiques ne puissent signifier que les Etats-Unis baissent la garde,
* rétablir les bons équilibres dans les finances publiques fédérales tout en conduisant des avancées dans des domaines sociaux,
* moraliser la vie politique Américaine et tout particulièrement les moeurs de Washington.

Les dossiers Blagojevich et Burris montrent que ce dernier sujet est déjà ouvert et de façon très ferme pour que l'opinion publique Américaine reçoive bien le message.

  • Publié le 12 janvier 2009

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