Barack Obama et la chance des 100 jours

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  • Joe Biden

Dans 100 jours, tant peut être différent.

L'enjeu est simple : Barack Obama doit installer sa "marque présidentielle".

Il le fera par l'image et par des actes symboliques.

Nous allons assister à une nouvelle étape dans la personnalisation du pouvoir montrant ainsi, si besoin était, qu'un responsable politique doit aujourd'hui considérer que son nom est sa principales enseigne.

Le rejet des partis politiques est tel que le prétendant visant loin et haut doit d'abord se faire un nom.

Comme une enseigne, son nom, pour être très mobilisateur, doit remplir quatre qualités essentielles :
* être spécifique,
* avoir une forte puissance d'évocation,
* viser à une certaine durée,
* être cohérent dans les " associations-valeurs ".

Cette construction doit être en adéquation avec les attentes de l'opinion. Or, ces attentes évoluent beaucoup et rapidement.

Parmi tous les changements profonds intervenus sur 2008, sont apparus trois comportements nouveaux dont les conséquences sont considérables :

1) On vote pour soi, pas pour un candidat. La "nouvelle génération" des électeurs a une approche citoyenne voisine de celle de la consommation courante. Il s'agit de détecter les mesures qui permettront d'améliorer son sort individuel. Par conséquent, Barack Obama est d'abord attendu sur sa capacité à résoudre la crise économique.

2) On vote pour une star, pas pour un responsable politique. Le star système a frappé la vie politique Américaine en 2008 dans des conditions sans précédent. Il s'agit de représenter des valeurs au-delà des fonctions. Les fonctions ramènent à l'action concrète. Les valeurs vont au-delà. Elles sont le sens d'une destinée. Barack Obama va devoir rester au stade de la destinée ; ce qui est loin d'être une tâche aisée. Il a habitué à l'exceptionnel. Il doit rester à ce niveau.

3) On vote pour un gagnant. Pas pour un perdant. Barack Obama doit obtenir des résultats rapides ou du moins des avancées visibles rapides…

Ces trois considérations montrent que l'enjeu des 100 premiers jours est considérable.

Il bénéficie d'un cote de confiance hors du commun.

Cette cote de confiance est un formidable atout pour agir rapidement.

Dès qu'elle connaîtra les premiers signes d'érosion, le doute naîtra et son autorité politique sera terriblement affaiblie.

Le véritable enjeu consiste à amener la preuve par le neuf.

Sa campagne a été conçue pour l'essentiel sur la base de son charisme personnel : enfin un visage quasi-inconnu, séduisant et optimiste. Parce que sa personnalité même était la nouveauté, il faut reconnaître que rares ont été ceux qui lui ont demandé quelles étaient réellement ses idées nouvelles.

Maintenant, il faut passer aux actes. Les idées nouvelles vont devoir être là sinon la presse ne manquera pas de dénoncer le "décalage".

C'est probablement une des premières fois où la séquence des 100 jours est aussi décisive parce que c'est aussi peut-être la première fois depuis longtemps que l'espoir de neuf a été aussi fort.

Si cette séquence temps est réussie, Barack Obama sera probablement le premier Président mondial influençant l'ensemble des démocraties modernes par des valeurs et des méthodes.

Si ses 100 jours sont moins glorieux, l'image internationale de l'Amérique en sera altérée marquant un retour à des bases plus classiques.

  • Publié le 26 janvier 2009

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