Luc Chatel avec un FSI sous surveillance

  • Patrick Devedjian
  • Luc Chatel

Le FSI sous surveillance pour vérifier qu'il ne deviendra pas un "fonds sous influence"... trop politique.

Sur 80 dossiers examinés, 4 semblent avoir été retenus à ce jour. Heuliez sera un dossier d'école pour déterminer la réalité technique des conditions d'éligibilité progressivement posées par le FSI.

En réalité, bien au-delà du FSI, c'est l'ensemble du dispositif bancaire à destination des entreprises qui devrait être redéfini.

De façon globale, les dix dernières années ont été marquées par 5 tendances structurantes majeures.

1) L'internationalisation du marché bancaire : le marché bancaire est le domaine qui a vécu l'internationalisation la plus rapide. Cette internationalisation n'était pas un but en soi mais répondait aux exigences économiques.

2) Cette exigence économique a reposé sur la volonté de bâtir des entreprises internationales ; ce qui suppose souvent préalablement d'internationaliser les capitaux.

3) Progressivement, un modèle Américain s'est imposé. Aux Etats-Unis, les investisseurs sont très ambitieux. Ils cherchent à financer des entreprises qui vont très vite atteindre 100 M$ de CA pour les revendre avec des multiples très importants. Ces investisseurs sont très réactifs et la perspective d'un gros succès annule la crainte d'échecs. Traditionnellement, les usages Français divergeaient profondément de ce "modèle". La volonté de créer des entreprises de taille mondiale est faible, voire exceptionnelle.

4) Bien davantage, loin de la concentration du "modèle Américain", les usages Français vont au saupoudrage dans des conditions telles qu'ils sont certes éloignés des pratiques US mais aussi de celles des autres pays importants de l'Europe.

5) L'un des facteurs de l'internationalisation réside aussi dans le cursus des jeunes entrepreneurs qui ont été des migrants dans leurs études. Les Indiens, Chinois sont des exemples de cette internationalisation des études puis de projets économiques donc des montages financiers. C'est un facteur sociologique qui compte.

Sur le plan des chiffres, il est souvent question d'une moindre exposition des banques Françaises aux risques des entreprises mais le "ticket de participation" n'est pas le même. Sur le marché Américain, l'investissement moyen par entreprise d'une banque de capital-risque est de 5, 51 M€ alors que ce montant est de 1, 22 M€ en Europe.

La dimension des marchés n'est pas la même. Cet écart concerne tout particulièrement les PME.

Grâce au Small Business Act, loi votée en 1953 pour rééquilibrer les conditions de concurrence dans le domaine des marchés publics, la croissance des PME Américaines est boostée tous les ans par près de 100 Mds de dollars. C'est un volet où la France est profondément décalée.

Il est à souhaiter que la période présente soit l'occasion de "remettre à niveau" tous ces volets bien au-delà de la logique d'un éventuel "fonds miracle".

  • Publié le 18 mai 2009

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