Ségolène Royal et le besoin d'un nouveau PS

  • Segolene Royal
  • Martine Aubry

Ségolène Royal est confrontée au besoin de rénovation du PS qui prend le chemin d'impasse faute de reconnaître des points de passages obligés.

La rénovation du PS passe par 4 arbitrages qui sont un point de passage obligé pour la performance électorale de cette formation politique.

Tout d'abord, par l'effet de la pyramide des âges, une certaine droitisation de l'opinion est intervenue. Le poids des seniors pèse de plus en plus fortement. Cette réalité sociologique installe certaines réalités comme des priorités incontournables à l'exemple de la question de l'ordre public.

Sur ce volet, un décalage important demeure entre les aspirations des militants activistes du PS et celles de l'opinion.

Des étapes d'acceptabilité de certaines mesures ont été franchies. Le discours officiel de la gauche très impacté par des principes anciens portés par les militants actifs creuse un divorce avec des segments électoraux forts.

Il y a là un clivage culturel qui handicape la performance électorale du PS.

Ensuite, second facteur, le PS refuse de tirer toutes les conséquences pratiques de la présidentialisation quasi-absolue du régime.

Cette présidentialisation impose de reconnaître rapidement une personnalité dotée d'un leadership présidentiel incontestable.

C'est ce charisme présidentiel qui assure le désir d'élection.

Troisième facteur, le parti politique doit être une logistique performante. Par les modalités légales de financement de la vie politique, le parti politique est d'abord un "trésor de guerre" et une équipe de moyens humains. Si cette logistique n'est pas entièrement organisée pour livrer le combat présidentiel de "son" candidat, elle pénalise la compétitivité de ce candidat dans des proportions considérables rendant probablement impossible toute victoire.

Enfin, le parti doit être un outil de rassemblement. Or le PS est un lieu d'éclatements et non pas de rassemblement.

Ce tableau montre que le PS est aujourd'hui en difficulté parce qu'il renonce à accepter les " nouvelles règles du jeu ".

Il a un déficit sur un volet important de son programme.

Il refuse de reconnaître un leader avec l'autorité présidentielle.

Sa logistique semble fragile.

Son pouvoir d'évocation par sa capacité à offrir des réponses concrètes face à la demande manque de clarté.

Dans ce contexte, le PS s'éloigne excessivement des règles de base des partis politiques modernes efficaces.

A maints égards, il ressemble au parti Démocrate US du début des années 2000. Mais ce dernier n'avait pas accepté l'éloignement durable du pouvoir. Il a donc muté sur chacun des points de clivage avec le courant majoritaire de l'opinion. Une mutation que le PS n'a pas encore livré.

Tant qu'il ne regardera pas en face cette nouvelle réalité, il demeurera un parti peu performant lors de la présidentielle imposant à la leader socialiste de s'interroger sur les voies de contournement.

A cet égard, les stratégies de Ségolène Royal, Dominique de Villepin et François Bayrou ont au moins un point commun : faire vivre le dialogue direct avec l'opinion pour que l'opinion impose sa force notamment aux partis politiques.

Une nouvelle étape dans la démocratie d'opinion est ouverte.

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  • Publié le 26 octobre 2009

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