Eric Besson et la haine de la France

  • Eric Besson
  • Francois Fillon

Derrière le débat sur l'identité nationale, l'enjeu est de réconcilier les Français avec leur histoire donc leur avenir.

Le système symbolique national Français a été longtemps bâti sur deux socles :
- à partir de la Révolution Française le sentiment d'universalisme potentiel. D'où une considération permanente particulière sur le thème de la place de la France dans le monde,
- une place très forte accordée au passé qui a un fort pouvoir d'évocation.

Dans l'univers culturel Français, le passé et le présent se mêlent en permanence.

Si les Français sont aujourd'hui à la recherche de leur identité c'est que ces deux socles vacillent pour le moins.

A l'extérieur de la France, les exemples objectifs d'abaissement du statut international de ce pays fourmillent. La langue, la culture, la présence militaire, la présence économique sont très éloignées d'une splendeur universelle.

Sur le plan intérieur, la même déstabilisation est connue et remarquée par les Français.

Les jeunes sont aujourd'hui probablement plus nombreux à connaître le rap que la signification, voire le mot même, de " bonnet phrygien ".

Les matières fortes nouvelles ne portent pas un contenu proche des symboles français : informatique, économie…

Cette situation ouvre trois nouveaux chantiers :
- est-il possible de constater la caducité de cet univers symbolique traditionnel ?
- est-il possible de lui substituer un nouvel univers symbolique adapté à la modernité ?
- si c'est possible, est-ce le moment opportun pour décider de le faire ?


Même délicate, cette étape est probablement le point de passage obligé vers une réconciliation des Français avec eux-mêmes.

Aujourd'hui une double " haine de la France " se développe. A l'extérieur, l'arrogance Française est de plus en plus dénoncée. Que traduit ce reproche ? C'est le constat objectif de l'écart excessif entre le ton du pays et sa capacité à s'exprimer ainsi.

Sur le plan intérieur, une situation identique s'est développée. Une distanciation considérable est intervenue entre les Français et leur pays.

Eric Besson lève un enjeu majeur mais dans un cadre très abstrait.

Il est de surcroît certain que la crise économique rend difficile la gestion positive de cet enjeu car elle accentue les égoïsmes.

Par conséquent, c'est un sujet utile qui est ouvert mais dans un calendrier peu opportun.

  • Publié le 31 octobre 2009

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