Ségolène Royal en panne de PS

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Ségolène Royal doit gagner les régionales de mars en conduisant une relation quasi-plébicitaire loin des seules réserves du PS ; de quoi lui donner ensuite toutes les libertés.

En quelques années, la vie politique Française est passée d'un extrême à l'autre.

Dans les années 80, le PS avait le vent en poupe. Il était jeune, tolérant, imaginatif, bref gagneur. A cette époque, la mode était de se moquer de la droite Française présentée assez communément comme "la plus bête du monde".

Aujourd'hui, c'est au tour du PS de subir les qualificatifs les plus négatifs.

Il a connu quatre évolutions.

Tout d'abord, il est passé de la cohérence à l'éclatement. A ce point, la concurrence interne n'est pas dangereuse. Elle apparaît suicidaire.

Ensuite, il a enterré l'union avec ses partenaires pour entrer dans la jalousie. Pendant longtemps le PS fut le parti qui parvenait à impulser la "montée collective"; Aujourd'hui, il est devenu le partenaire qui encombre.

Puis, troisième phénomène, il a perdu son aura de compétence. Il inquiète. Hier, avant la présentation de propositions du PS, la presse se disait "il va imaginer". Aujourd'hui, c'est "il va être absent".

Enfin, le PS paraît dépourvu d'avenir national. La démonstration permanente des muscles de la majorité présidentielle accrédite l'idée que la présidentielle de 2012 serait déjà "pliée". Il ne resterait plus qu'à savoir quels bastions locaux le PS peut conserver ?

Comment changer cette donne ?

Probablement en suivant le même chemin que la droite quand elle a abandonné son statut de " droite la plus bête du monde ".

Elle a réglé la question de son leadership. Depuis 1995, elle a pu compter sur un leader présidentiable clair, connu et reconnu.

Ce leader a mis en place une organisation cohérente entièrement recentrée sur ambition présidentielle.

Cette organisation n'a connu aucune concurrence possible.

A partir de 1995, la "chasse aux balladuriens" était ouverte comme, à compter de 2004, la "chasse aux chiraquiens" le fut au sein de l'UMP alors en cours de conversion au destin présidentiel de Nicolas Sarkozy.

Depuis 1995, le parti présidentiel est devenu un outil logistique à la disposition totale de son leader.

C'est un parti qui n'ouvre même pas le débat sérieux sur les objectifs, sur les diagnostics, sur les moyens.

Ce parti se déploie en fonction d'une communication d'une extrême simplicité donc efficace :
- un seul émetteur,
- un seul projet,
- une équipe réduite qui impulse des choix clairs.

La présidentialisation absolue du régime politique Français impose de modifier l'organisation des partis politiques en les transformant en outil logistique du présidentiable.

Ségolène Royal ne pourra pas compter sur cette logique. C'est là tout son défi logistique.

Elle est en panne de PS pour de multiples raisons y compris culturelles. Il lui faut donc monter des réseaux alternatifs notamment dans l'exercice du pouvoir interne.

Elle est obligée de travailler à cette tâche courant 2010 pour ne pas prendre le risque de retomber dans l'insuffisance de logistique. Mais, si elle y parvient courant 2010, il paraît alors peu probable qu'elle s'arrête en cours de route avant 2012.

Il y aura ensuite un rapport de forces implacable. La multiplication des candidatures aux primaires PS altère leur qualité.

2010 s'annonce l'année de toutes les libertés pour Ségolène Royal reconduite très probablement à la tête de la région Poitou-Charentes où elle présente objectivement un bilan d'une grande qualité.

  • Publié le 1 janvier 2010

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