Dominique de Villepin et la condamnation bienvenue

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A la mode passagère des pronostics sur la décision du 28 janvier dans l'affaire Clearstream et pour avoir été parmi les premiers à souligner la chance de cette épreuve dès des billets rédigés au cours de l'été 2009, toute condamnation jeudi de Dominique de Villepin serait la bienvenue.

Une formule de Valéry résume le dilemne actuel de Dominique de Villepin "les difficultés naissent de la lutte entre des choses qui ne savent pas mourir et des choses qui ne peuvent pas encore vivre".

Il est temps que par un choc fut-il injuste, Clearstream fasse mourir l'ancien Villepin et naître le nouveau.

Tous ceux qui l'approchent ne peuvent que constater le décalage caricatural entre les images d'Epinal et la réalité d'aujourd'hui.

Où est "l'aristo coincé" quand il rencontre des jeunes blogueurs et échangent avec eux le sourire complice, la tape amicale sur l'épaule, le mot gentil pour chacun ?

Où est passé "le technocrate hautain" quand il accepte de manifester une auto-dérision si salutaire appliquée à ses premiers locaux de campagne ou aux erreurs qui ont pu être les siennes ?

Où serait retranchée cette "droite des palais" quand de nouveaux locaux sont aménagés par des bénévoles à partir de mobiliers choisis sur catalogue d'une "société grand public" qui incarne le dynamisme industriel suédois ?

Des locaux où une ancienne Ministre, présidente du Club, travaille y compris à la coupure du déjeuner d'un simple sandwich en coin de table parce que ce sont des bénévoles qui viennent faire le point avec elle lors d'une coupure de déjeuner avant de vite retourner à leurs occupations professionnelles ? Il n'y pas d'amateurisme à ce niveau mais du bénévolat, donc le plus bel amateurisme. Une présidente de Club qui s'enquiert des conditions de fonctionnement d'une jeune diplomée d'Aix en Provence qui rédige la newsletter avec un dévouement exemplaire.

Seulement voilà cette réalité là est encore peu connue. Elle est d'abord peu connue probablement de la faute même des premiers intéressés. Ils n'ont pas encore su faire "mourir" les réflexes d'hier et laisser naître les énergies d'aujourd'hui.

Le procès fut salutaire. Pour une fois, un éminent serviteur de l'Etat pouvait "apprécier" ce qu'il en est d'un individu qui doit lutter contre ... l'appareil d'Etat. Tous ceux qui ont été présents témoignent comme faits marquants les regards entre un Procureur et un ancien Premier Ministre probablement ni l'un ni l'autre préparés à une telle épreuve à contre-courant des usages voire même des relations passées.

La condamnation serait encore plus bénéfique. En effet, une épreuve passagère peut produire des leçons qui ne le sont pas.

Elle provoquera le décès du temps d'hier et l'éclosion publique d'une nouvelle personnalité qui ne doit rien au système d'Etat si ce n'est la réforme pour la seule vengeance légitime qui soit : l'utilité de conduire les réformes nécessaires pour fuir les conformismes dont les facteurs des procès de ce type.

La présidentielle 2012 peut trouver dans le jugement du 28 janvier la part d'impossible et de révolte qui fait tant défaut à la vie publique Française car Dominique de Villepin est l'un des rares à pouvoir témoigner une salutaire détermination d'indignation et de non conformisme (voir vidéo ci-dessous sur le sujet d'actualité de la presse).

En tournant mal sur un plan individuel, ce dossier peut être une cause intéressante pour tourner bien sur le plan collectif.



  • Publié le 23 janvier 2010

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