Martine Aubry et les collectivités couettes

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Progressivement et méthodiquement, Martine Aubry ancre son positionnement : la protection. Elle entend surfer sur la mode des collectivités couettes.

Le bonheur aujourd'hui semble très souvent se résumer à ne pas souffrir des problèmes dont les autres sont affectés.

On serait donc heureux par différence.

On le serait également parce qu'on n'est pas sûr de l'être encore demain.

Les Français savourent ainsi avec délice un bonheur dont ils pensent les autres privés et dont ils ne savent pas combien de temps il durera, pour ne pas dire comme Radiguet :  "bonheur, je ne t'ai reconnu qu'au bruit que tu fis en partant".

Notre société est aujourd'hui d'autant moins heureuse qu'elle est surtout désemparée.

Les mots ont perdu leur sens.

Les engagements ont perdu leur signification.

Les repères s'estompent voire même parfois disparaissent.

L'inquiétude s'accroît au fur et à mesure que les progrès technologiques devaient être censés nous en libérer.

L'inquiétude va au-delà des valeurs pour gagner y compris la sécurité alimentaire.

Bref, le supposé progrès collectif ne s'accompagne pas du progrès individuel que l'on semble en droit d'attendre. D'ailleurs, dans ces conditions, peut-il être encore question de parler de "progrès collectif" ?

Ces constats ouvrent un espace aux "collectivités couettes" : celles qui rassurent pendant les temps difficiles.

Ce créneau devient celui de Martine Aubry qui devient la Simone Veil de gauche y compris avec la rondeur généreuse qui rassure et donne confiance.

Elle réussit bien dans cette évolution d'où son entrée reconnue dans le groupe des présidentiables pour 2012.

  • Publié le 27 janvier 2010

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