Scott Brown et la révolte des classes moyennes

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Plus les enquêtes se précisent, plus il apparaît que la victoire de Scott Brown marque bien l'émergence d'un nouveau populisme très différent de celui des années 80.

Dans les années 80, la "gauche Américaine" était épuisée.

Etre de "gauche" ou radical, c'était être déconsidéré, démodé.

Les élites bureaucratiques sont à cette époque accusées de tous les maux. Carter incarne cet échec de façon caricaturale. Même Kennedy à cette époque est relégué au rang des "snobs de la cote Est" qu'il ne faut surtout pas écouter.

La personnalité de Reagan assume dans ce contexte un amalgame étonnant entre le populaire, le conservatisme et le religieux.
C'est la coalition gagnante.

L'exaltation des valeurs traditionnelles et des droits de l'individu soude une nation éclatée qui écarte les idéologies dites progressistes parce que l'idéal de liberté gagne sur le réflexe d'égalité.

Les hippies, les radicaux, les apôtres de la drogue, la libération sexuelle, la non violence, la contre-culture … deviennent des formes de contestations qui disparaissent.

Les temps avaient changé. L'attachement au contrat social Américain renvoyait au vestiaire les diverses formes de contestations.

Quand sont répertoriées les références de cette époque, des places majeures sont reconnues à l'anticommunisme, à la haine de l'Etat, à la proclamation passionnée de la liberté individuelle.

Ces références n'occupent plus du tout la même place désormais.

Par leur effacement incontournable, la nouvelle révolte populiste est bien éloignée de celle du début des années 80.

La nouvelle révolte populiste réside d'abord dans la reconnaissance de la "génération du moi" qui veut une vie quotidienne meilleure.

C'est dans l'identification de ce retour immédiat sur des enjeux très précis (emploi, fiscalité) que Brown a gagné bien loin du retour à des idéaux fondateurs.

  • Publié le 2 février 2010

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