Ségolène Royal et la fierté locale

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Ségolène Royal devrait incarner, à la sortie des régionales, l'exemple national de la fierté locale, créneau qui s'impose désormais lors des scrutins locaux.

Les régionales se déroulent dans un climat assez comparable à celui des élections locales 2008.

Les campagnes des "fiertés locales" avaient été alors innombrables et efficaces : depuis le "temps d'avance" à Paris jusqu'à Lyon "la ville que le monde entier va nous envier" ...

Face à des sociétés de plus en plus précaires, ce patriotisme local est perçu comme un moyen de "protection" et d'ancrage au-delà des appartenances partisanes.

La collectivité de proximité peut être une "collectivité couette" qui protège, qui atténue les chocs mais aussi celle qui permet de s'identifier et de croire à l'avenir.

De façon plus générale, à près de 45 jours des élections régionales, 5 repères majeurs sont installés :

- Faible mobilisation pour les régionales : elles intéressent à ce jour guère plus d'un électeur sur deux.

- A l'intérieur de ce chiffre, la sensibilité partisane de gauche est considérablement plus mobilisée que l'électorat classique de la majorité présidentielle.

- Deux facteurs expliquent cette démobilisation de l'électorat de la majorité présidentielle : la faible adhésion au bilan de cette majorité et le faible rejet du bilan des majorités régionales socialistes sortantes. Le cumul de ces deux constats explique la difficulté de mettre de la passion dans ce scrutin pour l'électorat naturel de la majorité présidentielle.

- Le choix de l'unicité de formation politique pour défendre les espoirs de la majorité présidentielle bride considérablement par définition l'élasticité de l'offre à la différence de la gauche.

La majorité présidentielle est victime de deux restrictions majeures : sa base électorale s'est réduite avec un soutien plus faible des classes moyennes et populaires. La seconde restriction concerne son incapacité à faire vivre une offre différenciée. Tout se résume au soutien ou pas à la politique présidentielle voire même plus précisément à la personnalité même de Nicolas Sarkozy. C'est une nouvelle logique de scrutin plébiscitaire qui est redoutable.

- La gauche capitalise la richesse de son tissu local. C'est la première élection locale post mars 2008 et l'organisation pratique des campagnes montre la faiblesse de la majorité présidentielle sur le terrain local.

Tous ces facteurs devraient conduire à des écarts significatifs dans des régions présidées par de fortes personnalités qui devraient arriver en tête du premier tour et gagner avec une large majorité.

C'est le cas en Poitou-Charentes où Ségolène Royal effectue une campagne de terrain particulièrement dynamique à partir d'un bilan de grande qualité reconnue au-delà des clivages politiques classiques.

De quoi donner une nouvelle dimension au "jour d'après".

  • Publié le 7 février 2010

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