Dominique de Villepin compte sur les PME

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Dominique de Villepin présente ses propositions pour l'emploin lors d'un colloque organisé par l'Expansion. La priorité : plein cap sur les PME.

Dominique de Villepin commence à détailler les priorités d'un programme économique qui, pour l'essentiel, comprendrait trois axes :
- faciliter le développement des PME,
- créer un "nouvel Etat",
- ne pas baisser la garde sur l'accompagnement social du chômage.

Ces trois priorités sont très différentes des actuels axes de la politique économique qui :
- semble davantage jouer la carte des "grandes entreprises",
- a renoncé à la réforme structurelle de l'Etat pour simplement s'en tenir à une approche quantitative des effectifs (hypothèse désavouée par 57 % des Français selon sondage Viavoice Libération),
- donne le sentiment de vouloir remettre en question certains volets de l'accompagnement social du chômage.

Pour autant, les propositions de Dominique de Villepin laissent sur la faim :
- pas de remarque ou de proposition sur les critères d'interventions du FSI,
- pas de remarque ou de proposition sur la situation des banques,
- pas de remarque ou de proposition sur la situation de la grande distribution.
...

La vrai nouveau cap serait la place accordée aux PME.

Il est souvent question de structurer des entreprises européennes qui seraient d'une taille insuffisante face notamment à leurs concurrentes américaines.

Les chiffres attestent que la taille des grandes entreprises européennes est comparable à celle des grandes entreprises américaines. Il est exact, à l'exception de l'Allemagne et de la France, que les grandes entreprises européennes sont en nombre insuffisant par rapport aux groupes américains. On compte 5,3 entreprises réalisant plus de 100M€ de CA pour 1 million d'habitants en Europe contre 10,9 aux Etats-Unis.

Les USA comptent 3 176 entreprises de cette taille pour seulement 2006 en Europe dont 309 en France.

Deuxième élément, l'importance de la Recherche et Développment. Sur les 500 plus grosses entreprises mondiales, la dépense moyenne en R&D est similaire en Europe et aux USA mais dans ce groupe des 500 le nombre d'entreprises européennes est inférieur de 37 % au nombre d'entreprises américaines.

Mais surtout, il y a très peu de "nouvelles entreprises européennes". Les Etats-Unis ont généré 7 fois plus de nouvelles entreprises de taille mondiale que l'Europe depuis 1980.

C'est sur ce dernier volet que les axes évoqués par Dominique de Villepin pourraient agir le plus efficacement à terme.

Pour que ce changement intervienne, il ne s'agit pas de quelques mesures symboliques.

Ce déséquilibre est né de la distorsion quant à des mesures de fond.

Plusieurs domaines de distorsions méritent l'attention.
Tout d'abord, dans la structuration de ses grandes entreprises, l'Europe a pris du retard face au Small Business Act voté en 1953 aux USA pour doper les PME américaines par les contrats fédéraux.

Une telle démarche serait à mettre en oeuvre sur l'ensemble de l'Europe.

La position de Dominique de Villepin sur ce dispositif de Small Business Act mériterait d'être connue avec précision.

Ensuite, c'est d'une mobilisation positive globale dont les entreprises ont besoin notamment avec des aides publiques significatives en matière de grands programmes technologiques.

De même, les PME devraient bénéficier de dispositions attractives pour inciter les grands groupes à faire appel à elles tout particulièrement en matière de R&D.

Enfin, les capitaux-risqueurs devraient pouvoir compter sur des bonifications significatives dans le cadre d'interventions en faveur de PME.

Ces mesures pratiques dégagent deux enseignements majeurs :
- d'une part, l'avenir doit davantage résider dans l'émergence de véritables nouvelles entreprises que dans la course à la taille par le regroupement d'entreprises occupant des marchés complémentaires ou concurrents c'est-à-dire à partir de sociétés déjà établies,
- d'autre part, cette émergence ne peut reposer que sur plusieurs volets témoignant d'une réelle volonté publique.

Il y a là matière à un véritable et noble " patriotisme économique ". Non pas un patriotisme replié sur lui et défensif mettant en oeuvre des mesures pragmatiques en fonction des alertes ponctuelles. A l'opposé de telles réactions, il s'agirait alors d'un patriotisme offensif, porteur d'avenir offrant une marge de progrès pour les PME innovantes.

C'est cette priorité que Dominique de Villepin vient d'affirmer lors de ce colloque.


  • Publié le 10 février 2010

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