Dominique de Villepin et les nouvelles frontières

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Qu'un candidat sans parti, sans mandat, sans groupe parlementaire, sans déclaration officielle de candidature, ... fasse 10 % d'intentions de votes à une présidentielle, c'est l'exploit sans précédent actuellement réalisé par Dominique de Villepin.

Les prochaines semaines seront particulièrement intéressantes à suivre dans l'examen de la conduite des initiatives de l'ancien Premier Ministre.

Il n'a pas de parti mais il a un nom.

Il n'a pas de député mais il a des citoyens.

Il n'a pas de mandat public mais il a une légende.

Jusqu'où peut-il se permettre de cultiver l'originalité de son parcours face au schéma classique d'une présidentielle ?

Le discours du 14 février 2003 s'avère actuellement l'acte fondateur majeur du tempérament de Dominique de Villepin, peut-être d'ailleurs à un niveau jamais égalé jusqu'à ce jour.

Il s'est créé alors un nom qui est celui de l'affirmation de la fierté des Français jamais alignés sur les frontières classiques et toujours prompts à défendre des idéaux. Un nom, voire même une légende.

Ou, sous d'autres termes, s'il se rapproche trop des schémas classiques ne risque-t-il pas de devenir un "produit générique" pouvant être celui de tous les "produits" de sa catégorie alors même qu'il est aujourd'hui une marque à part ?

Pour gagner, ne doit-il pas prendre beaucoup de risques dont celui de ne jamais se fondre dans les actions des "génériques" ?

Le jour où Dominique de Villepin va aller sur leur "territoire" ne deviendra-t-il pas un imitateur perdant de sa superbe qui tenait jusqu'alors à l'originalité même de son parcours comme de son tempérament y compris dans des têtes à queue (dissolution ratée) qui ajoutent à son panache ?

Qu'un candidat sans parti, sans mandat, sans groupe parlementaire, sans déclaration officielle de candidature, sans ... fasse 10 % d'intentions de votes à une présidentielle, c'est un constat qui mériterait de longues réflexions sur l'état de l'opinion Française et son besoin de neuf voire plus profondément de légendes face aux dures réalités qui plombent son moral.

En 2007, la vidéo de Nicolas Sarkozy sur Human Bomb avait considérablement impacté positivement sa légende (voir vidéo ci-dessous). Une vidéo efficace qui parachevait son profil d'Homme d'Etat courageux, téméraire, prêt au sacrifice.

L'opinion a besoin de légendes. Peut-être encore plus en ce moment où les Français semblent avoir envie de retrouver la France, voire même de se retrouver tout simplement.

La légende, c'est le rayon de soleil, l'émotion qui emporte tout, le respect de valeurs éternelles.

Pour Dominique de Villepin, n'est-ce pas tous ses "sans" qui font ses "plus" ?

Et si tous ses "sans" étaient le socle de sa popularité. Celui qui serait loyal pour le citoyen parce qu'il a été rebelle face au cursus et aux politiques classiques.

Pour Dominique de Villepin, son nom est le crochet qui le tient aujourd'hui au sommet des espoirs parce qu'il claque comme une contestation permanente, hier face au gendarme du monde, aujourd'hui face au pouvoir présidentiel et demain face aux méthodes politiciennes usées, décrédibilisées, rejetées.

C'est un enjeu de positionnement qui alimentera beaucoup et peut-être longtemps les débats universitaires. C'est un joli cas de méthode.



  • Publié le 15 février 2010

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