Brigitte Girardin ou la révolution tranquille

  • Dominique De Villepin
  • Brigitte Girardin

J - 13 : à 13 jours du lancement du Mouvement de Dominique de Villepin, c'est l'occasion pour faire le point sur celles et ceux qui l'entourent depuis la création du Club Villepin. C'est le cas tout particulièrement de Brigitte Girardin, diplomate et Présidente du Club Villepin.

Derrière l'apparence classique de très bon goût, cette diplomate aime l'impertinence, voire même la provocation. C'est d'ailleurs probablement ce trait de tempérament notamment qui la rapproche du leader qu'elle sert avec une loyauté exemplaire tant l'inattendu est avec lui toujours au coin de la journée.

Le 19 juin, pour elle, c'est à la fois une fin et un commencement.

C'est la fin probable du Club Villepin qui fut l'éclaireur des débuts, celui des moments difficiles quand la rumeur vouait l'ancien Premier Ministre à la solitude, voire même à l'impasse dans les jours de septembre 2009 avant Clearstream.

Mais c'est surtout le commencement du parcours le plus passionnant.

Brigitte Girardin, c'est la révolution tranquille.

La révolution, car elle a accepté de briser tous les plans de carrière pour choisir "l'aventure". Elle a canalisé cette aventure avec des moyens modernes hors les chemins battus : club, Internet, réseau social.

Mais surtout, elle vit cette aventure avec naturel loin des comportements des traditionnels "anciens Ministres". Lors de réunions à la halle Freyssinet pour repérer les lieux, elle gare son cabriolet Peugeot dans le parking de chaque visiteur, met son sac en bandoulière et se rend aux arbitrages avec une préoccupation prioritaire : pas la moindre dépense inutile.

Il faut accueillir les participants dans la simplicité, dans la chaleur des convictions pour leur passer un message de contenu et non pas les "enfumer" dans un quelconque "plan com" ou un décor somptuaire. Chaque sou est un sou et elle entend manifestement pas les gaspiller dans des décorations futiles ou dans des effets secondaires pourtant à la mode. La mode n'a pas prise. Ce n'est pas parce que "les autres le font" qu'elle se rangera à un argument. C'est même peut-être la plus sûre façon de l'en éloigner ... Il y a bien de "l'esprit révolutionnaire en elle" tant elle pousse loin la volonté de changer.

La parole est vite donnée pour assurer l'expression la plus large, ouverte au dialogue. La décision est aussi rendue avec clarté et rapidité. Il n'y a pas place pour les querelles subalternes. La priorité est simple : être efficace dans l'intérêt de Dominique de Villepin.

Il n'y a pas de place pour les petites phrases ou pour les autres considérations tacticiennes : aller à l'essentiel pour respecter la confiance donnée.

Elle parcourt peu les plateaux TV ou radios même s'il est probable que des obligations nouvelles devraient modifier cette situation.

En 12 mois, dans la discrétion et avec une grande économie de moyens, elle a su monter un réseau qui est l'un des plus performants : sans armée mexicaine mais avec les meilleures bonnes volontés faites des convictions qui forgent les engagements solides.

Elle sait manifestement que la route est longue et incertaine mais elle sait aussi qu'à l'aborder avec naturel et détermination "tant est possible", tout est possible.

Le 19 juin, c'est aussi sa réussite. L'après 19 juin, c'est aussi son défi. L'opinion devrait vite découvrir un engagement public "new look", loin des usages de la "génération Sarkozy". Il y a chez elle une forme de solidité qui rassure, le sentiment de la "confiance bien placée". En temps de crise tout particulièrement, de telles valeurs devraient plaire. Il ne peut pas être question de "rupture", tant c'est un autre univers, un autre style, une "révolution tranquille".

  • Publié le 6 juin 2010

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