Ségolène Royal et le maladroit clic arrière

  • Segolene Royal
  • Martine Aubry

La séquence nostalgie bat son plein dans la vie politique Française qui vit au rythme du "c'était mieux hier". Ils veulent tous "ressusciter le père" dans une logique rétro qui semble à la fois vaine et vide de sens tant les enjeux sont différents. Ségolène Royal s'est placée aussi sur cette ligne de départ.

Cet automne, même Sarkozy se voulait gaulliste. Ces derniers jours, Fillon se veut séguiniste. Mélenchon fait référence à Marchais et voilà Royal qui se veut l'héritière de Mitterrand.

C'est le règne du clic arrière.

Il n'est pas sûr que cette stratégie soit payante.

D'abord, parce qu'il ne faut pas surestimer la connaissance historique de certaines catégories électorales. Le taux de notoriété de Marchais chez les moins de 35 ans doit être assez proche de moins de 5 %. Quant au contenu de l'image de marque, c'est encore beaucoup moins.

Ensuite, parce que ce réflexe enferme dans la classe politique. Il est alors facile de comprendre qu'il n'y a plus de "référence actuelle" mais c'est toujours dans la classe politique. Or c'est cette classe politique que l'opinion veut sanctionner comme le montrent toutes les dernières manifestations dont les succès littéraires d'oeuvres politiques contestataires.

Enfin, parce que de telles procédures sentent trop la captation d'héritage. Ces personnalités de "références" n'ont laissé ni héritier ni dauphin. La revendication sent fort la réclame politique et produit assez rapidement un effet boomerang.

Ce qui est sûr, c'est que les interessés pris comme références avaient, eux, toujours échappé à ce besoin de filiation ; autre "division" probablement ... que ceux qui paraissent incapables de vivre par eux-mêmes tout naturellement.

  • Publié le 8 janvier 2011

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