Dominique Strauss-Kahn et sa première faute grave

  • Dominique Strauss Kahn
  • Martine Aubry

Dominique Strauss-Kahn a cassé son beau plan média en gérant de façon très maladroite l'affaire de la "Porsche tranquille".

Depuis le début Euro RSCG veillait. L'histoire était toute tracée. La France en crise attendrait l'arrivée du "sauveur". Un "sauveur" qui, par son statut providentiel, échapperait à des primaires rugueuses au sein du PS et qui partirait ensuite fermer la parenthèse d'un sarkozysme voué à tous les maux.

Pour humaniser l'homme providentiel, Euro RSCG a permis d'entrer dans la cuisine du couple Strauss-Kahn à Washington pour partager l'assiette reprenant, presque image par image, la méthode d'Obama qui, en 2007, avait partagé sa cuisine avec les téléspectateurs le temps d'un petit-déjeuner familial.

Mais voilà, la sortie de route de la Porsche a frappé.

La gauche qui ironise sur le "Président bling bling" allait-elle avoir un "candidat super bling bling" ? Est-ce possible en temps de crise ?

La photo a beaucoup buzzé. Le plus étonnant et inquiétant, c'est que DSK n'ait pas accepté une règle de la nouvelle démocratie d'opinion : s'expliquer immédiatement.

Il n'y a pas de honte à avoir une Porsche, ni davantage à circuler dans celle d'un ami. Mais ne pas prendre le temps de communiquer en 10 lignes la réalité d'une situation, c'est un réflexe dépassé d'un candidat qui, même en période électorale, décide de ne communiquer que quand il le veut bien. Alors que ferait-il a fortiori une fois élu ...?

Ce choix technocratique est la première faute grave du candidat DSK qui donne d'un coup une image non seulement de vie facile mais surtout de refus d'explication qui trouble l'image bien travaillée jusqu'alors.

  • Publié le 6 mai 2011

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